En 1997, Jacques Balcon alors animateur photo à la MJC-MPT de l’Harteloire émet l’idée de créer un collectif de photographes au sein de cette structure. Après deux ans de tâtonnements, c’est en 1999 que ce collectif prend forme avec l’arrivée de plusieurs photographes dont Jérôme Lepioufle. L’idée de départ est de donner aux photographes « amateurs » la possibilité de pouvoir exposer, de créer des évènements autour de la photo, d’échanger sur leurs propres pratiques, de monter des projets, de faire sortir les photographies des tiroirs. On est encore à l’époque argentique.
Le CAPAB se différencie des clubs ou ateliers photos de la région brestoise dans le sens où chacun vient avec ses compétences, ses connaissances et est moteur du groupe. Chacun est autonome et nul n’est là pour diriger qui que ce soit. Groupe autogéré, chaque idée est digne d’intérêt.
Très vite, la dizaine de personnes est force de proposition. Une première expo collective « NUITS » est organisée, de nombreuses autres suivront.
Dès l’année 2002, le collectif propose à la MJC une animation photo appelée « FAÎTE DE LA PHOTO ». Le CAPAB invite, qui le souhaite, à créer une œuvre photographique collective. Pour cela, les participants viennent retirer un appareil photo jetable dès 8 heures du matin et doivent le rapporter avant 16h. La thématique photographique de la journée était donnée le jour même et chacun, après quelques conseils d’usage, s’en allait parcourir les rues de la ville en quête de clichés.
Unité de temps, unité de lieu, unité de moyen : tel était le principe.
Les films étaient développés dans la foulée par Grenier Photo. Grand rush au développement et au tirage papier. A cette époque les machines pouvaient développer une centaine de pellicules dans un laps de temps relativement court… les pellicules développées arrivaient au fur et à mesure à la MJC où l’équipe du CAPAB sélectionnait trois photos par participant qui étaient exposées le soir même. La journée se terminait par le vernissage de l’expo collective. Quatre-vingts appareils jetables furent distribués pour cette première édition et plus d’une centaine de personnes ont participé à cette « FAÎTE DE LA PHOTO » avec notamment des groupes de centres de loisir et d’établissements scolaires et environ 240 photos furent exposées.
Cette animation sera reprise dans le cadre du festival Pluie d’Images jusqu’en 2017. Il y aura notamment une édition sur le thème de l’eau menée conjointement dans 5 villes jumelées avec Brest pour les fêtes maritimes de 2004 donnant lieu à une exposition dans le cadre de cette manifestation. Ce format d’animation sera également décliné dans le monde de l’entreprise dans le groupe Crédit Mutuel Arkéa.
En 2004, une idée a spontanément jailli au cours d’une rencontre… « Et si on organisait un festival photo ? » l’idée fait son chemin, la première pierre du festival Pluie d’Images est posée. L’édition initiale aura lieu en 2005. Le collectif choisit la période hivernale, mi-janvier à fin février, période où à cette époque peu de manifestations culturelles sont programmées à Brest et ses environs.
Avec le soutien de la MJC, ce petit groupe prend les choses en main. L’idée est d’exposer des photographies dans les lieux publics, centres sociaux, médiathèques, mairies et maisons de quartier… afin d’amener la photo au public. Plusieurs structures associatives et collectivités territoriales répondent positivement. Le collectif prend également contact avec les clubs photo de la région brestoise qui pour la plupart répondent présents. Pour cette première édition du festival dix expositions sont proposées.
Cette première édition est aussi l’occasion d’inviter deux photographes professionnels Jean BIZIEN et Francis GOELLER, ce dernier étant accueilli en résidence. Puis les éditions se suivent et prennent de l’ampleur. En 2008, suite à une rencontre avec le service culture du département, le festival prend une orientation plus culturelle et développe la diffusion de photographes professionnels de renommée nationale et internationale.
La part belle est également faite aux clubs, ateliers et collectifs photographiques pour promouvoir et favoriser la visibilité de la photographie dite « amateur ». Au fil des années, jusqu’à 40 lieux d’expositions sont répertoriés.
La période de septembre 2017 à juin 2018 est une phase de transition. La MJC, pour des raisons organisationnelles, annule l’édition de janvier 2018 en préparation. Un mail est envoyé aux partenaires : « En concertation avec l’équipe du festival Pluie d’Images, la MJC, organisatrice du festival a pris la décision de ne pas faire partir l’édition 2018. Cette année sera l’occasion de réfléchir ensemble à un projet de festival 2019 renouvelé. »
Mais au printemps 2018, le conseil d’administration de la MJC décide unilatéralement d’arrêter définitivement le soutien dans l’organisation du Festival Pluie d’Images. Stupeur et désillusion chez les bénévoles … qui ne restent pas dans l’inaction et invitent les différents partenaires à une rencontre pour évaluer l’opportunité de créer une association afin de faire perdurer le festival. Devant l’intérêt porté pour le festival l’association PLUIE D’IMAGES-CAPAB est constituée le 16 mai 2018 et déclarée à la sous-préfecture de Brest le 29 mai 2018. Le CAPAB devient Collectif Armoricain de Photographes Auteurs Brestois.
Le festival Pluie d’Images reprend donc du service en janvier 2019, adopte son rythme de croisière avec 7 photographes professionnels invités et plus de trente expositions mêlant photographes professionnels et amateurs sont proposées sur Brest, sa métropole et au-delà. En 2021 et 2022, dans un contexte sanitaire compliqué et contraignant, l’accès aux expositions a été limité et l’organisation des animations réduite au minimum et soumise à l’autorisation de la préfecture. Les expositions en extérieur produites en plus grand nombre ont connu un vrai succès et ont permis de toucher un maximum de public qui a pu, tout de même, bénéficier d’une offre culturelle de qualité.
Le festival continue ainsi l'accompagnement de projets artistiques, éducatifs ou à visée sociale intégrant la photographie, ainsi que le travail d’ouverture du public à la photographie. A partir des expositions d'amateurs accessibles dans des structures non dédiées à la photographie (médiathèques, FJT, Mairies et Maisons de Quartier, établissements scolaires, université, Centres sociaux, CHU…), la démarche vise à attirer un public large pour l’amener ensuite au contact des expositions des professionnels invités du festival, et, au-delà, l’inciter à poursuivre vers des lieux plus institutionnels.
Cette manifestation ne prend son sens qu’à partir des missions et valeurs sur lesquelles elle s’est construite : favoriser l’accès à toutes et à tous au media photographique, avec une visée éducative, en s’appuyant sur le réseau associatif dense de la métropole brestoise dans toute sa diversité et créer du lien social.
On peut citer entre autres : FJT Michelet, Auberge de Jeunesse de Brest, Centre Social de Keredern, Centre de Formation des Apprentis de l’Industrie, Patronage Laïc Sanquer, Foyer Laïc St Marc, Maison de Quartier de Lambézellec, l’Association Don Bosco, Bibliothèque Universitaire de Lettres, Patronage Laïc de Lambézellec, EHPAD Kerlevenez, Maison de Quartier St Pierre, Médiathèque de Plougastel, Cinéma Image à Plougastel, IUT de Brest, Mairie du Relecq Kerhuon, Médiathèque du Relecq Kerhuon, Centre Social Jacolot Relecq Kerhuon, Mairie de Daoulas, Médiathèque de St Renan, le réseau de médiathèques Brestoises, les mairies annexes de Lambézellec, de l’Europe…
