Genius Loci - Pierre Gely-Fort
L’exposition : Genius Loci
« Dans mes rencontres avec une ville, un pays, mes yeux se soudent à « l’esprit du lieu » (Genius Loci en latin) forgeant ainsi mes images et ma narration visuelle.
À l’opposé de cette photographie où le lieu se dissout pour disparaître, laissant place à une géographie de l’intime sans cesse dupliquée d’une destination à l’autre, “l’esprit du lieu” imprègne profondément mon regard sensible dans un échange ambigu. Si je m’identifie au lieu, ce regard ne prend jamais le dessus sur l’esprit du lieu et inversement. Tel un funambule en situation instable quand une image, une séquence penche d’un côté, la précédente ou la suivante vient équilibrer l’ensemble.
Au travers de quatre villes (Venise, Kyoto, Paris & Palerme) et d’une galerie de portraits « d’ailleurs » le lecteur se plongera dans l’atmosphère distinctive de chacune de ces villes. »
Le projet s’articule autour de cinq expositions photographiques dont chacune est accompagnée d’un film photographique 4K (diaporama musical) de quatre à six minutes. Rassemblés, les cinq films photographiques seront projetés en boucle.
Mirages Vénitiens
Venise comme aucune carte postale ne vous la racontera jamais. La poésie indicible de ces moments qui nous glissent entre les doigts. Couleurs caverneuses, frêles et chancelantes, parfois éblouies par un coup de flash ardent. Incandescence des blêmes aurores et des crépuscules fiévreux. Imperceptiblement, toutes choses s'évanouissent, avec un goût d'inachevé, le moindre regard posé sur le trottoir est imprégné de matière.
Un livre de cette série est disponible.
Extrême Far East (Kyoto)
Les diptyques japonais de Kyoto permettent un étrange voyage de par les confrontations qu’ils suscitent. La dualité des scènes, l’entrecroisement des cultures du passé et du présent permettent de penser la structure de ces travaux comme une mise en volume entre sujet et contre-sujet. Ces associations créent un espace et un temps sans repères fixes. C’est pourtant l’unité qui caractérise les œuvres hétérogènes et parfois discrètement érotiques, tant par leurs thèmes que par leurs contenus.
Un livre de cette série est disponible.
Paris Hanté
Paris ville-lumière, mais Paris ville-mystère aussi. Dans ses rues et ses trottoirs, il y a à la fois du romanesque et du fantastique. Les gens photographiés en mode spontané dans les espaces urbains deviennent des figures de fiction, fantomatiques, fantasques ou tragiques. Les jeunes romantiques côtoient les dandys décadents. Le jeu des lumières semble être orchestré par un metteur en scène excentrique, oscillant entre expressionnisme et réalisme poétique. Paris entre ombre et lumière. Paris est une fête, mais aussi un cauchemar éveillé. C’est un poème visuel que cette déambulation dans Paris, l’inattendu, le grotesque et
le sublime font partie du parcours.
Portraits d’Ailleurs
Pierre Gély-Fort : « Fasciné par les regards de tous ces êtres croisés au hasard de mes errances urbaines autour du monde, j'éprouvais le besoin irrésistible, voire compulsif, de les saisir, en mouvement et l'œil vissé dans le viseur … Tous ces regards venaient à moi, qu’ils me soient destinés ou pas, je ne voyais qu’eux dans mes déambulations. Se déplaçant à la vitesse de la lumière, ces regards étaient autant d’instants furtifs que je figeais opiniâtrement, quels que soient le moment ou le lieu. Je cherchais avant tout à exprimer l’émotion ressentie via la force de chaque image et la cohérence visuelle et sensorielle entre les clichés.
Mon propos consistait donc plus à transmettre une dynamique, un sentiment générés par mes sujets, qu’à raconter une histoire ou effectuer un reportage journalistique. A cet effet, mon rôle de photographe de rue, passait de “l’effacement” (pour coller au plus près de l’humain) à “l’irruption” (pour créer la surprise dans la photo). »
rosanero (Palerme)
Pierre Gély-Fort : « Quand au tout début du siècle dernier les couleurs de Palerme changent et deviennent « rosanero » (rose & noir), arborant ainsi les « couleurs de l’amer & du sucré », la double personnalité de la ville s’affiche. Palerme peut paraître effrayante mais pas dangereuse et c’est dans cette ville complexe, éclectique, fascinante et imparfaite que je déambule, à la recherche de clichés intenses, en réalisant un travail qui s'apparente à de l'introspection. Ne me contentant pas de servir un objectif simplement esthétique ; c’est plus à la manière d’un artiste expressionniste que j’essaye de faire partager ma vision
émotionnelle et personnelle d’une ville fantomatique. Il est vrai qu’une photographie traduit toujours un point de vue et qu'elle n’est donc jamais objective. Par moments, semblant vouloir réveiller les fantômes et les oubliés, les photos évoquent la peur, la foi, la poésie et la mort. La Mort : un thème très présent dans les esprits des Palermitains, la Mort n’est pas tabou à Palerme. La Ville fête ses morts et ne les oublie pas: on plaisante même à leur sujet, certainement afin d'exorciser la Mort elle-même, voire de l’apprivoiser. Comme pour confirmer cette forte symbolique, la Sainte protectrice de la ville, Rosalie, arbore dans une main un crâne humain, véritable « memento mori » de toute la communauté des fidèles. Par le réalisme et l’intensité dramatique de mes tableaux, je tente de vous transmettre des images troublantes, parfois énigmatiques, mais toujours infiniment empreintes de poésie. »
Un livre de cette série est disponible.
Les médiations suivantes seront proposées, avant et pendant l’exposition :
- conférence(s) sur la notion d’Ailleurs en photographie ;
- échanges avec des classes scolaires et leurs professeurs.
- visites commentées par le photographe ;
Maison de la fontaine
29200 Brest
02 98 00 82 48
Horaires
Le mercredi : de 10h00 à 12h00 et de 14h30 à 18h30
Pierre Gely-Fort
Photographe et créateur de livres, ayant la particularité de créer des univers visuels, chromatiques, Pierre Gély-Fort poursuit ses voyages par le biais de ses livres qu’il met en page et conçoit lui-même. Sans texte ni légende, les lieux ne sont qu’un prétexte pour une expression artistique imprégnée d'Expressionnisme, hors d’une narration traditionnelle documentaire ou photo-journalistique. L'objectif étant de déformer la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. L'interaction avec le lecteur est recherchée avant tout. L'auteur présente ses errances et ses rencontres au fil des pays avec une émotion du regard où le dialogue est sous-jacent. Dans ses errances géographiques le spectateur / lecteur peut lire un imaginaire singulier, une empathie et une tendresse envers les personnes photographiées et la mise en scène du réel. L’assemblage, les jeux de correspondances et la scénographie construits de ces instants photographiques font dialoguer les images entre elles et créent une proximité avec le sujet. Ainsi, d’une errance à une autre, les univers émotionnels diffèrent mais l’œil et les correspondances entre les images nous deviennent familiers. Le spectateur / lecteur reconnaît une atmosphère chaleureuse et sensible notamment par les choix de lumières et de couleurs qui restent fidèles à travers les œuvres.
Pierre Gély-Fort, Français né à Alger, expatrié dans différentes parties du monde durant plus de 25 ans (Asie, Europe de l’Est, Scandinavie) a suivi une formation à Gobelins et des Workshops avec Klavdij Sluban. Il s’est dédié totalement à la réalisation de livres d’auteur, à la suite de sa rencontre avec Agathe Gaillard.