CAPAB - Décalages contrôlés

Décalé, étrange, singulier, étonnant, rare, marginal.

La photographie s'inscrit dans un cadre et capte une partie du réel. C'est le regard de celui ou de celle qui prend le cliché qui fera la singularité du résultat du cadrage. Ainsi, tel élément du réel apparaîtra, dans ce cadre, étonnant, car souligné. Et de la réalité banale, ordinaire, apparaîtra un caractère étonnant, singulier, que le regard du ou de la photographe aura su mettre en valeur.

"Le seul véritable voyage, le seul bain de Jouvence, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux, de voir l’univers avec les yeux d’un autre, de cent autres, de voir les cent univers que chacun d’eux voit, que chacun d’eux est." écrivait Marcel Proust.

L'outil ordinateur permet aussi de modifier l'image par un artefact de divers outils. Ainsi l'image ou les images peuvent être transformées de manière à pointer l'étrange, le singulier, le décalé. Aussi bien via l'ordinateur que via le réel, car l'étrange peut aussi advenir d'une scène qui a lieu en réalité. Ainsi, en jouant une scène à l'instar du théâtre, et en fixant cette scène sur l'appareil photographique, on obtient un résultat qui semble tenir de l'imaginaire et qui apparaîtra décalé au regard d'une certaine norme.

"Je ne suis pas fou, ma réalité est juste différente de la vôtre." écrivait Lewis Carroll.

Ainsi, ce regard est le révélateur, en somme, de l'imaginaire inscrit au creux de ceux et de celles qui s’emploient à donner forme à ces photographies.

Et comme le disait André Breton, “L'imaginaire, c'est ce qui tend à devenir réel.”

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